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ACTUALITÉS EXPLOITATION ANIMALE / RÉPRESSION - PRISON
SAINT-ÉTIENNE  
Publié le 13 décembre 2018 | Maj le 25 avril 2020

6 mois de prison requis contre deux activistes antispécistes : récit d’un procès et appel à la mobilisation


Le procès de 7 activistes ayant bloqué l’abattoir de Roanne le 5 février 2018 a eu lieu le 19 Novembre dernier au Tribunal Correctionnel de Roanne. Le procureur a requis 6 mois de prison ferme contre les deux fondateur.e.s de l’association 269 Libération Animale. Tiphaine et Ceylan, absent.e.s ce jour là, sont accusé.e.s d’être les « complices instigateur.e.s » de l’action. La justice française criminalise donc les idées politiques et souhaite enfermer les fondateur.e.s pour enterrer l’antispécisme d’action. Ce texte est un récit du procès en terre spéciste, entre légitimation de la violence sur les autres animaux, et analogie entre activisme et terrorisme. La comparaison avec le terrorisme est filée tout au long du procès, celle-ci permettant de préserver le capitalisme destructeur d’animaux animalisé.e.s et humain.e.s. Ce texte constitue un appel à la mobilisation et au soutien pour les activistes inculpé.e.s. La lutte antispéciste n’en est qu’à ses débuts, enfermer nos camarades renforcera notre rage !

Lundi 19 Novembre, Tribunal Correctionnel de Roanne

Procès d’Aurélien, Camille, Nicolas, Stéphanie, Yumi partipant.e.s au blocage de l’abattoir de Roanne le 5 février 2018 et de Tiphaine et Ceylan, considéré.e .s comme « complices instigateur.e.s ».

Le procès s’ouvre sur un reproche adressé aux activistes absent.e.s ce jour. Le juge souligne l’absence de Tiphaine et indique « qu’il faudra en tenir compte ».

Après avoir brièvement exposé les faits, c’est-à-dire l’occupation du toit de l’abattoir de Roanne et le blocage de son enceinte par une soixantaine d’activistes le 5 février dernier, le juge pose la question de la méthode employée pour entrer sur le site. Celui-ci parle de « manœuvres par ruse », les activistes ayant attendu l’ouverture de la grille par un employé pour pénétrer dans l’abattoir. Les accusations de « violation de domicile par menaces ou abus de pouvoir » sont proférées alors que Tiphaine est déjà présentée comme la possible coordinatrice de l’action. Le juge prend le temps de dévoiler les casiers judiciaires des prévenu.e.s en insistant sur celui de Ceylan. L’humiliation se poursuit lorsque ce même juge commente la signature d’un autre activiste : « on dirait ce que c’est un enfant qui a signé ».

Le premier point de désaccord concerne le placement en garde à vue des prévenu.e.s. L’avocat représentant les activistes dénonce des pratiques illégales. La police aurait enfermé Tiphaine et Ceylan dans ses locaux à 11h sans les placer officiellement en garde à vue. Leurs droits leur auraient été notifiés seulement à 12h56. Cette détention s’inscrivant dans l’illégalité, l’avocat demande la nullité de ces gardes à vue. Le procureur remet en cause ce discours en affirmant que le procès verbal indique l’horaire de midi. Il légitime le placement en garde à vue par la complicité supposée de Tiphaine et Ceylan dans la violation de domicile et l’entrave à la liberté de travailler. Son discours serait fondé sur le travail des services de renseignement. Le procureur insiste sur la « nature particulière du dossier » et explique le délai de notifications des droits aux activistes par le fait que les policier.e.s étaient « occupé.e.s à faire régner l’ordre puisque Sicarev avait été envahie par des dizaines de militant.e.s ». L’illégalité de la détention serait due au « tohu-bohu du moment »… La partie civile, soit le représentant de Sicarev, soutien le procureur : le véhicule aurait été arrêté à midi et les prévenu.e.s placé.e.s en garde à vue juste après un appel passé au procureur. Le délai correspondrait à la loi selon la jurisprudence. Le représentant de l’oppression spéciste se lance dans un discours ayant vocation à justifier la longueur du délai, relative à une évacuation difficile des activistes présent.e.s dans l’abattoir de 14h à 16h45, puis de celleux se tenant sur le toit. De plus, ce jour là « il neigeait, la police ne pouvait pas tout gérer »…

Le juge clôt ce débat en annonçant une nouvelle fois l’absence des prévenu.e.s. Cette insistance fait-elle implicitement référence à l’adage « les absent.e.s ont toujours tort » ?

Les faits sont alors énoncés. 40 personnes sont entrées dans le couloir de la mort à 3h du matin, « empêchant toute activité économique ». Tiphaine et Ceylan ont été arrêté.e.s à proximité de l’abattoir en indiquant ne pas être à l’origine de l’action et l’ayant découverte le matin même. Le juge prend la parole pour elleux pour signifier que Ceylan a travaillé dans un zoo avant de ne plus pouvoir supporter ce travail (tentative de décrédibilisation ?) alors que Tiphaine est citée pour « en avoir marre de l’acharnement judiciaire qui a de lourdes conséquences sur son travail universitaire ». Les appels de ces deux prévenu.e.s ont été listés entre le 4 et le 5 février. La surveillance a également permis de géolocaliser les deux activistes au cours des jours précédant l’action. Le véhicule dans lequel Tiphaine et Ceylan ont été arrêté.e.s appartient à une militante présente dans l’abattoir ce jour-là. Le juge achève cet exposé en évoquant les fiches confidentielles de consignes aux activistes trouvées dans le téléphone de Tiphaine.

Nicolas prend la parole pour rétablir les faits en disant que les activistes n’ont pas utilisé de « ruse » pour entrer sur les lieux.

Le juge lui demande alors ce qui l’a amené à agir dans l’abattoir de Roanne sans pour autant s’intéresser à ses motivations. « Le message ce n’est pas l’objet du Tribunal. Comment-êtes vous arrivé ici » ? Cette question vise évidemment à savoir avec qui Nicolas communique, qui a organisé l’action. Le juge se félicite de détenir une liste de tou.te.s les membres de l’association 269 Libération Animale. Alors que la non présence des deux fondateur.e.s sur les lieux a été indiquée, le juge cherche à connaître le rôle de celleux-ci le 5 février dernier. Au fait des mesures répressives prises à leur encontre, le juge demande à Nicolas si les activistes impliqué.e.s sont là pour « reprendre le flambeau ».

Sicarev, dans le rôle de la partie civile, se présente comme une coopérative des acteur.e.s de la viande, les mots choisis évoquent presque une ferme bucolique. Leur avocat dénonce les actions antispécistes illégales dont Sicarev serait la « victime ». Sous prétexte de « rappeler le contexte », l’avocat va décrire le discours offensif de l’association 269 Libération Animale et dénoncer sa « radicalisation ». Par effet de contraste, l’avocat parvient à démontrer que si l’activité qu’il défend peut être injuste, l’exploitation et le meurtre de masse demeurent légaux. La violence n’est pas définie en fonction des pratiques mais selon la légalité de celles-ci. Dans une position de victime, l’avocat déplore « une journée de production perdue pour Sicarev ». Oui, les autres animaux sont présenté.e.s comme des produits malgré les avancées légalistes ayant permis la reconnaissance de celleux-ci comme des « êtres sensibles ». Cette violence là passera inaperçue parce qu’elle est socialement construite et normative. L’exposé des actions passées de l’association permet à l’avocat de réclamer plus de « sévérité » de la part de la justice. La demande de lourdes sanctions s’appuie sur un discours alarmant à propos de « menaces pesant sur la démocratie ». En agissant contre les lois, les activistes antispécistes remettent en cause la liberté chère à la démocratie française. « Demain, ces militant.e.s entreront chez vous par effraction et se mettront devant votre frigo pour vous empêcher de manger ce que vous voulez ». Ces personnes sont décrites comme des délinquant.e.s au fil d’un récit mobilisant les actions précédentes. « Ils dégradent du matériel, volent des animaux… On s’oriente vers des actions de plus en plus violentes ». Pour illustrer son discours, l’avocat parle d’une publication facebook de Tiphaine présentant un restaurant McDonald’s saccagé. Il affirme ensuite que Tiphaine aurait écrit « Il convient de s’attaquer aux ordres policiers et judiciaires ». La construction de ce discours s’inscrit dans la volonté de provoquer la peur en associant la lutte antispéciste à une forme de terrorisme. Cette association est au fondement de la répression et permet de la renforcer pour enterrer les mouvements militants engagés dans une démarche tournée vers l’action directe. Retour ligne automatique
L’avocat poursuit selon une dialectique empruntée à la théorie du complot. L’association 269 Libération Animale serait financée par les médias, ce qui lui permettrait en plus de manipuler l’opinion publique à sa guise. Les médias mainstream deviendraient antispécistes ! Cette stratégie aurait pour objectif de détourner les consommateur.e.s en les influençant. « Alors que Sicarev n’a pas jamais maltraité d’animaux »… ou lorsque le meurtre n’est même plus considéré comme un préjudice. Or, les débats télévisuels récents portant sur l’antispécisme se sont structurés entre professionnels du meurtre et véganes autour de la fameuse opposition « pour » / « contre ». Poser la question revient à légitimer la violence du spécisme puisque seul un rejet total de telles pratiques démontrerait une alliance entre les antispécistes et les médias. Cette forme stérile d’argumentation vise seulement à ridiculiser et à dépolitiser la lutte antispéciste. De plus, les pro-viandes présents ne sont pas les grands patrons de l’industrie spéciste mais des artisans bouchers « meilleur ouvrier de France » vêtus de leur tenue blanche au col arborant les couleurs du drapeau français. Cette mise en scène présente le spécisme comme une caractéristique identitaire structurante de la nation française. Les véganes, de l’autre côté de la table, deviennent ainsi les ennemis de la nation. Les débats télévisuels tendent donc à renforcer la peur vis à vis des militant.e.s antispécistes et à les confondre en terroristes. L’antispécisme élargit les cercles de l’empathie, en prônant une justice sociale totale et en revendiquant l’abolition des hiérarchies. Ce projet fait peur puisqu’il vise à abolir les privilèges ancrés dans les sociétés. L’antispécisme est un anarchisme, l’antispécisme est antinationaliste.

Poursuivant dans le registre de la dénonciation du terrorisme antispéciste, l’avocat présente les participant.e.s aux actions directes comme une « troupe » de « soldats » répondant à des « généraux ». Ce vocabulaire militaire présente les activistes comme une organisation ennemie de l’État, source de trouble à l’ordre public. L’accusation de complicité de Tiphaine et Ceylan couplée à l’utilisation de ce discours militaire constitue une analogie avec des mouvances terroristes dans lesquelles des personnes considérées comme irresponsables seraient sous l’influence de leaders. L’avocat parle ainsi de Tiphaine et Ceylan comme des « têtes pensantes » de l’organisation. Les autres têtes, elles, ne seraient pas pensantes ? Ce discours permet de présenter les activistes comme violent.e.s tout en les décrédibilisant.

Le procès tourne encore autour de Tiphaine et Ceylan. Iels auraient piloté l’action à distance. Des SMS entre elleux et des personnes présentes dans l’abattoir démontreraient leur implication. Ces SMS datent de 3h du matin alors que l’action a été rendue publique sur les réseaux sociaux seulement à 3h50. Ces échanges seraient une preuve de l’information détenue par les prévenu.e.s sur l’organisation de l’action ? Revenant à la question médiatique, l’avocat de Sicarev prononce : « on ameute les médias et assure les publications facebook », sous-entendant que les personnes aux commandes de la communication sont Tiphaine et Ceylan.

L’avocat continue en accusant les activistes d’avoir maintenu leur présence sur les lieux « par ruses et manœuvres ». 4 policiers auraient été blessés au cours des 16 heures d’évacuation. Quid des violences policières, jamais évoquées aujourd’hui ?

Pour une énième fois l’avocat assimile l’entrée sur les lieux à une violation de domicile puisque le portail n’était pas ouvert. Il distingue à nouveau les « soldats » des « complices par instigation ». « Nos généraux à la retraite sont en fait à la manœuvre ». Le blocage de l’abattoir de Roanne serait une réunion de 269 Libération Animale. D’après l’avocat, Tiphaine et Ceylan assureraient tous les rôles. Une pointe de cynisme l’anime : « la démocratie c’est pour les autres, pas pour eux ».

L’avocat accuse ensuite les prévenu.e.s de mentir aux enquêteur.e.s sur leurs relations et leurs affects. « Ils se connaissent, sont amis, dinent ensemble dans leur QG…Ils se savent surveillés…On a affaire à une délinquance tout à fait classique dans laquelle on ment à la police ». Les fiches trouvées dans le téléphone de Tiphaine sont dévoilées : elles contiennent des consignes pour les activistes quant à leur tenue mais aussi à leur attitude en cas de garde à vue. Effectivement tou.te.s ont gardé le silence sauf une personne qui s’est exprimée pour nier l’implication de Tiphaine et Ceylan. L’avocat qualifie ce procédé de « Comedia dell’ Arte ». D’après lui, « on sait qui pilote, on sait qui dirige ».

La prise de parole de l’avocat de Sicarev s’achève sur cette idée de la liberté à opprimer autrui « chacun ses idées, ses convictions, mais n’entrez pas chez nous ». Il demande ensuite l’interdiction pour les activistes de s’approcher des exploitations, l’indemnisation financière et une réparation à l’image pour Sicarev, ainsi que 50 000 € de réparations.

Interbev est ensuite représenté par une avocate qui décrit l’entreprise comme une association des « producteurs de la viande » soucieuse du bien-être animal. Interbev n’est rien d’autre qu’un puissant lobby, outil des industries spécistes. Elle explique que des recherches sont menées par le groupe pour « réduire la souffrance animale ». Les actions antispécistes menées contre Interbev empêcheraient l’avancée des progrès en matière de bien-être animal. Les professionnels feraient des efforts colossaux alors que les antispécistes gâchent tout. Bientôt nous serons peut être accusé.e.s d’être à l’origine de la souffrance des autres animaux ? L’avocate récite une histoire tronquée du militantisme antispéciste, qui selon elle, serait passé d’une forme individuelle d’action à travers les happenings aux insultes envers les industriels pour se transformer en actions offensives par le blocage des abattoirs. La structure de sa pensée invite à s’interroger sur les limites, mais jusqu’où iels iront-iels ? Une autre attaque pour le moins surprenante est formulée : « En allant en Belgique et en ramenant des animaux, ils risquent d’importer la grippe porcine sur le territoire ». Cette idée rejoint à la fois le discours portant sur les antispécistes comme menace terroriste mais révèle aussi le nationalisme derrière le spécisme, le contrôle des corps autres comme mode de domination capitaliste et étatique.

Si les actions sont au centre de ce procès, les avocat.e.s de la filière viande s’attaquent également aux discours politiques de l’association. L’avocate d’Interbev dénonce la violence des dessins réalisés à l’occasion des Nuits Debout devant les abattoirs en septembre dernier. Ces dessins représentaient des abattoirs en feu. Elle indique ensuite qu’un abattoir a été incendié par 6 départs de feu quelques jours après l’événement, ce qui suggère que les prévenu.e.s pourraient être coupables.

D’après l’avocate les militant.e.s antispécistes n’ont aucune raison de continuer selon des modalités offensives car iels auraient déjà gagné la bataille médiatique. Nous serions tous les jours exposé.e.s à des discours antispécistes dans les médias. Ces médias généralistes « offriraient une tribune à l’antispécisme ». Encore un fois, « offrir une tribune » n’est pas toujours une marque de soutien. De plus, que fait le discours sur les médias dans ce tribunal ? Les activistes vont être jugé.e.s en fonction de leurs actes ou de l’actualité ? De plus, l’art de l’argumentation serait maitrisé par Tiphaine, qui est une universitaire. Le fait que les médias s’intéressent au mouvement lui interdit alors d’emprunter les méthodologies de l’action directe. De fait, c’est exactement ce que les lobbies et l’État souhaitent, donner une place au véganisme dans les pratiques de consommation ainsi que dans le débat public pour fabriquer un simulacre de victoire à offrir aux antispécistes qui se calmeraient alors, persuadé.e.s d’être sur le chemin de l’abolition pendant que les grandes machines à tuer continueraient de tourner à un rythme toujours plus effréné.

La communication de l’association transformerait les actions militantes en « films publicitaires » et en « actions promotionnelles ». Encore une fois le discours appliqué au terrorisme est calqué sur l’activisme antispéciste. Les productions artistiques de l’association sont perçues comme dangereuses autant que ses actions et ses discours.

L’avocate essaie ensuite de porter l’attention sur la supposée souffrance des « professionnels de la viande qui craignent de subir ces actions ». « Ils viennent de nuit, à soixante, en noir… Ce n’est pas un abattoir qui est visé mais tous les abattoirs… Ils ont des capuches, des fumigènes ». Une comparaison est faite avec les activistes du Black Block. « On vit sous menace terroriste donc c’est inquiétant ». Cette dernière phrase assume pleinement le sous-discours qui anime le procès depuis son commencement. L’avocate instrumentalise ensuite les personnes précaires exploitées par les industries qu’elle représente pour dénoncer les « violences » des activistes en invoquant les angoisses des ouvrièr.e.s d’abattoir et la difficulté de les recruter à cause des discours antispécistes qui les assimile à des assassin.e.s. Ceci démontre la puanteur d’un système qui exploite des humain.e.s comme d’autres animaux, l’exploitation des un.e.s légitimant celle des autres. 269 Libération Animale n’a jamais porté atteinte dans ses discours aux ouvrier.e.s d’abattoir mais toujours visé les dirigeant.e.s de ces industries.

L’avocate terminera par cette phrase : « J’ai appris hier dans une vidéo de Tiphaine Lagarde que le pacifisme était raciste » ; démontrant son ignorance et l’incapacité du système judiciaire à s’engager dans les luttes pour la justice sociale.

Le procureur reprend la parole pour dire à nouveau que le message ne l’importe pas et que le tribunal n’est pas une tribune. D’après lui, il y a eu violation de la loi, puisqu’il y a eu violation de domicile (d’une entreprise ici). Un discours sur la liberté d’expression nous berce presque, celle ci serait le fondement de notre démocratie. « Je ne reproche pas les idées, on a le droit de penser qu’on peut manger de la viande ou non. » Allez donc expliquer cela aux personnes concernées, aux autres animaux… Les personnes concernées n’ont jamais été évoquées pendant le procès, elles ne comptent pour ainsi dire pas. Le procureur préfère insister sur le fait que les activistes ont conscience d’enfreindre la loi et s’organisent en conséquence.

L’absence de la plupart des prévenu.e.s est encore notifiée. « Je note l’absence des autre prévenus. Ils s’occupent des médias, des actions mais n’ont pas le courage de venir au Tribunal. Si on croit en ses idées on les défend ». Pourtant ce même procureur avait annoncé que le message l’importait peu, il faudrait se décider non ? A quel moment est-il question de courage lorsqu’il s’agit de ne subir qu’humiliations ? Comment parler de courage lorsque la résistance des animaux concerné.e.s par le spécisme n’est même pas évoquée ? La question de la retenue de l’association par prévention est posée. « Les activistes agissent au nom de l’association. Les activistes revendiquent leurs actions au nom de 269 Libération Animale ». L’association, personne morale, servirait à Tiphaine et Ceylan pour envoyer « leurs soldats au front, puisqu’ils savent ce qu’ils risquent en retournant dans un abattoir ».

Le procureur de Roanne demande 6 mois de prison ferme et 2000 € d’amende pour Tiphaine et Ceylan, et 4 mois de prison avec sursis et 1000 € d’amende pour les activistes mis en cause.

L’avocat des activistes est la dernière personne à s’exprimer. S’amusant de la géographie de la salle, celui-ci nous fait remarquer qu’il est positionné dans ce qui est habituellement l’espace dédiée à la partie civile alors qu’Interbev et Sicarev se trouvent dans l’espace des prévenu.e.s. L’avocat soutien qu’un jour prochain les rôles seront inversés, les membres des industries spécistes inculpés et les autres animaux libéré.e.s. L’Histoire nous le dira. L’avocat tien lui aussi à re-contextualiser en rappelant le caractère non-violent des actions des prévenu.e.s. Aucun.e activisite n’a jamais eu l’intention de s’en prendre à la police ou à la justice mais c’est le système de droit qui est critiqué. L’avocat s’attèle alors à dénoncer un acharnement judiciaire injuste envers les activistes. « Revenons-en à ce qui est reproché aux prévenu.e.s, ne pas avoir respecté la vie privée… mais et la vie privée des animaux ? ». De plus, une violation de domicile se définit par deux modes opératoires : soit un moyen violent, soit un moyen frauduleux. Or, aucun de ces deux moyens n’a été employé pour entrer dans l’abattoir. Il n’y a donc pas eu de violation de domicile. Enfin, « pourquoi condamner quelques activistes mais pas les autres » ? N’est-ce pas une profonde injustice ? « Il faut relaxer celles et ceux qui sont entré.e.s ». Concernant Tiphaine et Ceylan, iels n’agissent plus en France depuis plusieurs mois, « sont-iels complices d’une infraction qui n’existe pas » ? Même s’iels avaient été au courant, cela ne fait pas d’elleux des complices. « Les activistes ne se sont rendu.e.s coupables d’aucun délit. »

(Par Julie du Comité de Soutien aux Activistes Antispécistes)

P.-S.

Le Comité de Soutien aux Activistes Antispécistes organise plusieurs évènements pour soutenir les camarades subissant la répression. Plusieurs procès les attendent dans les semaines à venir. Le prochain rassemblement aura lieu le 14 décembre prochain devant le Palais de Justice de Lille, avant le procès de camarades soupçonné.e.s d’avoir commis des dégradations en réunion sur des commerces spécistes.

Voici le lien pour nous rejoindre :
https://www.facebook.com/CSAA-Comité-de-Soutien-aux-Activistes-Antispécistes-474774306263574/


Proposé par Simone
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