Les détenu.es condamné.es à de plus longues peines devraient être transféré.es dans des centres de détention, ou des maison centrales, qui leur permettent (toujours en théorie) d’être incarcéré.es en régime porte ouverte, d’avoir plus de possibilités d’activités ou de formations, et d’avoir des conditions moins pourries pour voir leurs proches (parloirs plus longs, « salons familiaux », UVF).
Il faut noter qu’avec les restrictions dues au covid, toutes ces possibilités ont disparu depuis maintenant 8 mois...
Mais les transferts restent toujours à la bonne volonté des directions d’établissement, et des directions inter régionales... Traînant parfois durant des mois ou des années, pour finir par se faire dans des régions à l’opposé de ce que demandent les détenu.es et leurs proches.
Il n’est pas anodin que de nombreux détenu.es en viennent à des actes désespérés (et soient condamnés à de nouvelles peines) pour se faire entendre sur cette demande, qui pourtant est un droit de base.
Sans grande surprise, la maison d’arrêt de la Talaudière ne fait pas exception en la matière.
Plusieurs détenus ayant été condamnés à de très longues peines, et qui devraient être transférés dans des maison centrales pour effectuer leur peine dans des conditions théoriquement moins pénibles qu’à la maison d’arrêt, y attendent leur transfert depuis des années... jusqu’à 11 ans !!!!
Comment cela est-il possible ?
Eh bien, comme dans chaque administration, mais de manière exacerbée, la toute puissance bureaucratique a toujours le dernier mot, au prétexte d’un dossier égaré, ou d’un document manquant.
Et aux principaux intéressés qui se renseignent auprès de la direction inter-régionale des services pénitentiaires, il est répondu qu’aucun dossier n’est jamais arrivé.
Comment se fait-il que la direction de la Talaudière rechigne à transmettre correctement les dossiers ?
Il s’avère que plusieurs de ces détenus ont des postes d’encadrement des ateliers de travail, et sont donc bien utiles à l’administration pénitentiaire, qui apparemment n’a pas envie de se casser la tête à former de nouveaux responsables...
Pour leurs petits intérêts, à leurs différents niveaux de responsabilités, les uns et les autres s’arrangent pour retenir en maison d’arrêt des détenu.es qui demandent à en partir depuis des années.
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