Si tu es témoin d’une interpellation ou de violences policières, tu cherches des nouvelles de proches qui ont été interpellé.e.s ou dont tu es sans nouvelles, ou pour d’autres urgences, appelle le 07 73 30 59 27 .
Attention, au téléphone : ne pas donner de détails qui pourraient être dangereux pour les personnes interpellées.
Pour les autres cas, envoie un mail à comitesolidairesainte chez riseup.net.
En cas de contrôle d’identité
Tu peux être retenu.e par des flics lors d’un contrô‚le, d’une nasse, ou au poste pour une vérification d’identité. Au delà de 4 h, les flics doivent te libeÌérer, ou te placer en garde à vue.
Avoir ses papiers sur soi n’est pas une obligation ; le refus collectif de montrer ses papiers, ou le choix de ne donner que son nom, peut être une stratégie ; ne rien déclarer sans la présence d’un avocat.e est le plus prudent.
En garde à vue
En garde à vue (GAV), la police doit te proposer l’aide d’un.e avocat.e, de voir un médecin et d’appeler un.e proche. Si ce n’est pas le cas demande-le, n’hésite pas à insister et à réclamer que tes droits soient respectés.
Contrairement à ce que les flics peuvent dire, un seul avocat peut représenter plusieurs personnes interpellées en même temps ; si refus, insister !
Tu as le droit de voir ton avocat.e seul.e pendant 30mn avant d’être auditionné.e.
Parler en GAV, c’est se mettre soi-même ou les autres en danger.Tu as le droit de garder le silence face aux flics, c’est même conseillé. Tu peux répondre "Je n’ai rien à déclarer" à toutes leurs questions. Stratégie à affiner pendant l’entretien privé avec l’avocat.e, notamment sur ce qu’il conviendra de dire à la justice en cas de procès.Attention si c’est un.e avocat.e commis d’office, iel peut tenter de te dissuader de garder le silence.
Les flics chercheront à fouiller dans ton téléphone, en menaçant de te le confisquer si tu refuses. Dans certains cas, ne pas donner son code PIN est un délit. Mais en GAV, les flics doivent avoir une réquisition du procureur pour pouvoir l’exiger. Si les flics ne te présentent pas ces documents, garde le silence et ne leur donne pas ton code.
Accepter le prélèvement ADN et la « signalétique » (photos, empreintes digitales) ne te fera JAMAIS sortir plus vite ! C’est un délit de refuser. Mais s’opposer au fichage généralisé est un acte politique qui peut établir un rapport de force au service d’une défense collective.
Signer les PV peut t’empeÌ‚cher de revenir sur ce que tu as subi.Tu as le droit de ne pas signer : cela n’aura pas de conseÌ quences malgreÌ ce que diront les flics.
Dans tous les cas n’oublie pas que les flics n’heÌ siteront pas aÌ€ mentir et aÌ€ te mettre la pression, physiquement et moralement. Cela peut eÌ‚tre treÌ€s eÌ prouvant, mais mieux vaut partir du principe que leurs "conseils" ne sont qu’hypocrisies, et qu’avouer ou collaborer ne te fera pas sortir plus vite ou obtenir leur cleÌ mence.
Comparution immeÌ diate
AÌ€ l’issue de la GAV, si tu es « deÌ ferreÌ .e » devant la justice, il vaut mieux refuser d’eÌ‚tre jugeÌ en « comparution immeÌ diate », proceÌ dure express qui ne permet jamais de preÌ parer sa deÌ fense. Parles en aÌ€ ton avocat.e. Si c’est un commis d’office, il peut tenter de t’en dissuader, il vaut mieux insister, et changer d’avocat.e ensuite.
Devant les juges, ton avocat.e demandera un « renvoi » pour un proceÌ€s ulteÌ rieur, l’enjeu est alors d’eÌ viter la « deÌ tention provisoire » (en prison) avant ce proceÌ€s. Pour cela, l’avocat.e devra fournir des « garanties de repreÌ sentation » (papiers attestant d’un logement, travail, formation ou eÌ tudes) afin de s’assurer de ta preÌ sence le jour de l’audience.
Pense aÌ€ preÌ parer ces garanties aÌ€ l’avance : confie-les aÌ€ des proches qui pourront les communiquer au plus vite aÌ€ l’avocat.e.
Juger selon la situation sociale des personnes est la marque d’une "justice" de classe. Refuser ce jeu des garanties, ou des « questions de personnaliteÌ » lors du proceÌ€s, releÌ€ve de l’acte politique et peut eÌ‚tre un choix aÌ€ assumer face au tribunal.
Si tu es mineur.e
On est mineur.e jusqu’au jour de ses 18 ans mais la proceÌ dure peut varier selon l’aÌ‚ge.
En cas de GAV, les flics doivent contacter tes parents et leur rappeler leurs droits.
Une GAV dure en geÌ neÌ ral 24h (1 3-1 8 ans) ; pour les 1 0-1 3 ans, c’est une « retenue » de 12h. • Sont obligatoires la preÌ sence d’un.e avocat.e, la visite d’un meÌ decin et l’enregistrement videÌ o de tes auditions.
L’avocat.e peut eÌ‚tre deÌ signeÌ .e par toi, tes parents, ou sera commis d’office.
Un.e mineur.e ne peut pas eÌ‚tre jugeÌ en « comparution immeÌ diate », mais dans certains cas une proceÌ dure similaire est possible, laissant peu de temps pour organiser sa deÌ fense.
La deÌ fense collective
La « justice » laisse les preÌ venu.es seul.e.s face aÌ€ leurs actes preÌ sumeÌ s. La reÌ ponse doit eÌ‚tre large, collective, auto-organiseÌ e et reÌ investie par le plus grand nombre sans la reÌ server aux speÌ cialistes, militant.e.s ou avocat.e.s. Cela suppose de ne pas choisir entre de supposeÌ .e.s « bon.ne.s » ou « mauvais.es » manifestant.e.s : la deÌ fense de l’un.e ne doit pas mener aÌ€ la mise en cause d’autres.
Le comiteÌ solidaire a pour but de conseiller les gens face aÌ€ la reÌ pression, de faire circuler des infos, de recueillir des teÌ moignages et d’aider financieÌ€rement les personnes inculpeÌ es qui en ont besoin. Fais tourner le mot pour encourager la solidariteÌ , et tiens toi au courant ici
Le comiteÌ solidaire n’est pas pour autant un prestataire de service : il souhaite surtout construire ensemble, avec les reÌ primeÌ .e.s, une deÌ fense politique.Toute personne concerneÌ e est donc inviteÌ e aÌ€ le contacter.
En manif
MeÌ‚me si cela peut eÌ‚tre reÌ preÌ hensible, masquer son visage est une bonne façon d’eÌ viter d’eÌ‚tre repeÌ reÌ .e par les flics, en direct ou via des videÌ os. MeÌ‚me si tu consideÌ€res eÌ‚tre dans ton bon droit, participer aÌ€ un rassemblement peut amener aÌ€ eÌ‚tre arreÌ‚teÌ .e ou convoqueÌ .e par la police. Se masquer permet de diminuer ces risques, et pour toi et pour toutes les personnes qui se masquent, en anonymisant un maximum de personnes. Ne reste jamais seul.e et eÌ vite de trop traiÌ‚ner aux alentours de la manif apreÌ€s une dispersion
Les forces de l’ordre font reÌ gulieÌ€rement usage de gaz lacrymogeÌ€nes. Un tissu imbibeÌ de jus de citron placeÌ sur le nez et la bouche ou un masque en papier de type FPP3, ainsi que des lunettes de protection, te permettront de moins en subir les effets.Tu peux aussi transporter des pipettes de seÌ rum physiologique, pour soulager tes yeux et ceux des autres manifestant.e.s.
Lorsque les flics chargent, ce n’est jamais que sur 15 ou 20 meÌ€tres, pas la peine de courir treÌ€s loin, cela ne fait que rajouter aÌ€ la panique geÌ neÌ rale, et les mouvement de foule peuvent eÌ‚tre aussi dangereux que les flics eux-meÌ‚mes.
Prends soin des autres et de toi-même, et bonne manif !
Compléments d'info à l'article