Nous sommes passés par les rues principales du quartier de Nicaia, par la maison de la victime, et puis nous nous sommes dirigés vers le commissariat. La présence massive de CRS et des policiers en moto qui « accompagnaient » la manif devant, derrière, et dans les rues parallèles, a démontré la position officielle du ministère de l’intérieur (renommé ministère « de la protection du citoyen » par le nouveau gouvernement socialiste) : protection et appuis des tortionnaires assassins, occupation policière des quartiers contre la lutte et la solidarité. De toute façon, rien ne changera : matraquage, tortures et humiliations dans les commissariats partout en Grèce.
Pendant la manif la pluie était très forte. Mais quand nous nous sommes approchés du commissariat ce n’était pas des gouttes d’eau qui tombaient sur les flics, mais une pluie de pierres. Quand les flics ont chargé, les manifestants ont reculé sans panique en résistant à l’attaque, tandis que des habitants attaquaient verbalement l’armée d’occupation policière depuis les balcons. Mais dans la fumée des gaz lacrymogènes certain(e)s sont restés derrière et se sont fait arrêter.
Apres la manif, en réponse aux arrestations, un grand nombre de manifestants sont allés occuper la mairie de Nicaia pour exiger la libération des inculpés. D’autres. partis avec leurs véhicules, se sont fait contrôler quelques kilomètres plus loin par des flics en moto et ont été également arrêtés. Au total il y a eu 11 personnes en garde à vue, parmi lesquelles 8 ont finalement été mises en examen. Les accusations de 5 d’entre eux sont directement liées à la nouvelle loi « de la cagoule », qui transforme un délit en crime pour le simple fait de dissimuler son visage. C’est la première fois qu’on tente d’appliquer cette loi en Grèce. Cela rentre dans le cadre de la logique de la « responsabilité collective », mise en place par les nazis, permettant d’inculper quelqu’un non pour ses actes propres, mais pour sa présence lors d’actions collectives illégales. Une arme contre tout ceux qui choisissent de participer à des luttes, des actes de résistance et des conflits sociaux. En effet, le simple fait de porter des outils d’autoprotection contre la violence policière (comme un foulard pour se protéger des gaz lacrimos) peut entraîner l’emprisonnement.
Le nouveau gouvernement socialiste et sa politique sont là pour diriger la dimension sociale de la crise : la désobéissance répandue et le conflit avec les ordonnances du pouvoir économique et politique. Aucune illusion ne peut nous tromper. Les élections ne changeront rien. Le terrorisme de l’Etat continue, et avec lui la lutte pour la libération sociale et individuelle,
pour un monde libre, sans pouvoir.
LIBERATION IMMEDIATE DES DETENUS
LES ASSASSINATS DE L’ ETAT ET LES LOIS ANTITERRORISTES TROUVERONT LEURS REPONSES DANS LA RUE
OCCUPATION DE L’UNIVERSITE CENTRALE DE ATHENES
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