Actualité et mémoire des luttes à Saint-Étienne et ailleurs
ACTUALITÉS CAPITALISME - GLOBALISATION / MOBILISATIONS - LUTTES
Publié le 9 juin 2003 | Maj le 13 avril 2020

Compte-Rendu non exhaustif du VAAAG et de la semaine d’actions anti G8 du 28/05 au 03/06 2003 (Annemasse, Lausanne, Genève)


L’idée du VAAAG (Village Alternatif Anticapitaliste et anti-guerres) à Annemasse est née à la suite des réflexions de divers courants libertaires et autonomes, quant à la forme que pourrait prendre l’opposition au sommet du G8 d’Evian, et l’expérience de Juillet 2002 du camp No Border à Strasbourg (semaine d’actions pour la liberté de circulation).

Pendant plusieurs mois, à l’initiative de la CLAAAC (Convergence des Luttes anti-autoritaires et anticapitaliste), regroupant la CNT, Alternative Libertaire, Fédération Anarchiste, OCL, OSL, No Pasaran, Anarchist Federation, Anti-Authoritarian Movement Salonika 2003, Apoyo Mutuo, CGT-E, Federazione Anarchisti Italiani, Federazione dei Comunisti Anarchici, Red Libertaria, SUF, et de diverses autres organisations des réunions de
préparation et des actions de soutien se sont tenues dans une vingtaine de villes françaises et des réunions de coordination avaient lieu à Lyon pour définir le schéma d’organisation du camp. Il est apparu assez vite des dissensions politiques qui ont révélé l’obligation de se démarquer des partis politiques ou organisations socio-démocrates et réformistes, ce qui a donné lieu à la création d’un deuxième village (Intergalactique) où l’on retrouvait entre autres ATTAC, la LCR et divers mouvements trotskystes, Les jeunes Verts etc…Heureusement il y avait aussi des organisations beaucoup plus sympathiques, et notamment A-SEED initiateurs de la BIOZONE, espacé réservé à des discussions autour de préoccupations écologistes, avec beaucoup d’actions centrées sur un écologisme radical et des pratiques d’action directe.

Le DAL, Le MIB et AC ! étant eux dans la No Vox Zone située entre les deux camps (côté Intergalactique)

Le Point G, espace féministe non-mixte étant lui situé aussi entre les deux camps, mais plutôt côté VAAAG).

Sur l’organisation du VAAAG en lui-même, la première affirmation était l’utilisation essentielle du terme anticapitaliste. L’idée étant de mettre en pratique une théorie autogestionnaire à l’échelle de ce village, d’où une participation collective à toutes les tâches en essayant d’éviter les spécialisations. Le village étant divisé en barrios (quartiers), qui se réunissaient chaque matin pour discuter de la gestion collective du quartier, de ses infrastructures communes et de tout point (politique ou pratique) et nommaient deux délégués pour l’inter-barrio, décisionnaire de la politique globale du camp. Le village était structuré autour d’une multitudes d’espaces communs (accueil, équipe légale, médicale, radio, vidéo, débats, châpiteau CLAAAC, chapiteau concerts, bars, boulangerie artisanale, ...).

Ce côté très organisé a été primordial pour nous dans la mesure où cela nous a rendu crédibles aux yeux d’une bonne partie de la population locale qui baignait depuis des semaines dans un climat de paranoïa sécuritaire savamment entretenu par les médias locaux. Beaucoup de commerçants avaient donc crû bon de se barricader à l’aide de grosses planches de bois fournies par les autorités locales, quitte à perdre une semaine de chiffre d’affaire.

Ce qui a donné lieu à pas mal de graffitis sur les-dites planches et principalement du côté suisse où leur couleur jaune criarde faisait ressortir particulièrement les tags, entre autres : « Fermeture Définitive », « Parti avec la caisse », « Le bois ça brûle », « Seuls les Riches se barricadent, les pauvres en font »...

Du côté Suisse, il y avait également un camp alternatif à Genève et deux camps à Lausanne, un fourni par les autorités et donc légal (La Bourdonnette), et un autre squatté (Oulala C’Village).

Le premier jour d’action était le Jeudi 28/05, une manif festive rassemblant des gens des deux villages français (2000 pers.?) est partie en direction d’Annemasse, dans l’idée de se présenter aux habitant-es et montrer que nous n’étions pas ce que les médias locaux essayaient de leur faire croire. Le groupe de samba a donc emmené le cortège au travers des rues du centre. Les slogans sont passés de « C’est eux les méchants, c’est nous les gentils » à « On est des méchants, on mange des enfants », en fin de manif, entrecoupés par des appels à la grève générale. Le message est bien passé.

Le Vendredi, une bonne partie des habitant-es du VAAAG avait décidé de rejoindre la manifestation de Genève, organisée par le réseau No Border sur le thème de liberté de circulation. Pour cela quelques centaines de personnes se sont retrouvées à la Gare d’Annemasse pour une opération « Trains Gratuits » plutôt réussie puisque la SNCF a affrété plusieurs trains dans la matinée pour acheminer gratuitement ou a tarif ridicule la totalité des manifestant-es. Arrivé à Genève le cortège s’est dirigé à la Maison des Associations pour aller y chercher des manifestant-es d’ATTAC qui devaient eux aussi participer à la manifestation No Border. Idée étrange, mais néanmoins tout le monde se retrouve finalement dans une réunion d’ATTAC avec tout l’état-major au grand complet...

Ce qui n’a pas manqué d’agacer certaines personnes du VAAAG se rappelant l’attitude d’ATTAC lors des événements de Gênes et du camp No Border. Au final, Bernard Cassen est parti sous les huées et avec un autocollant de la CLAAAC dans le dos, au son de « Attac/Chirac même combat » ou « Réformistes complices ».
Ensuite nous avons rejoint le cortège suisse pour se rendre devant le siège de l’OMC, dont les grilles ont été ouvertes, et la plaque taguée et dérobée.

L’étape suivante était le siège de l’IMO (Bureau International de l’immigration) dont certaines vitres ont volé en éclats, ce qui a donné lieu à un rapide gazage de la part des forces de police ainsi qu’à quelques coups de matraques. Puis le cortège s’est dirigé sur le WIPO (organisme chargé des brevets sur la propriété intellectuelle etc…) avant de se séparer, pour permettre aux habitant-es du VAAAG de reprendre le train en sens inverse.

Beaucoup de prises de paroles ont eu lieu devant chaque bâtiment, revenant sur les thèmes défendus par le réseau No Border, avec aussi une intervention du collectif des sans-papiers genevois... 3 personnes furent néanmoins arrêtées à l’issue de cette manif, plus tard dans la soirée sans aucune raison apparente.

Le Samedi 30, étant donné que la nouvelle d’une conférence du Parti Socialiste était connue de tous/toutes, l’idée d’une manifestation était soumise en assemblée générale et a conduit à une marche en direction de Château-Rouge, où devaient se réunir Harlem Désir, Elisabeth Guigou et François Hollande, ardents « altermondialistes » bien connus des services de police. Arrivé-es sur place, les manifestant-es se sont heurté-es au service d’ordre du PS qui rapidement a été arrosé de projectiles divers. Le cortège s’est ensuite attaqué au bâtiment lui-même avant d’être séparé en deux par une intervention des CRS usant abondamment de lacrymogènes. Aidés par des habitant-es du quartier populaire situé sur le trajet de retour, les manifestant-es sont rentré-es ensuite sur le camp avec une escorte de CRS derrière eux les arrosant constamment de gaz. Le Parti Socialiste a depuis fait paraître un communiqué condamnant ces actes de « voyous », en se demandant bien pourquoi ces gens leur reprocheraient leur si subite et sincère condamnation du G8.

Dans un registre plus anecdotique, un groupuscule extrémiste auto-proclamé « Houmos Block » s’est crû drôle en arrosant le pauvre Manu Chao de nourriture avariée et de boue lors du concert situé sur l’aérodrome en dessous des villages. Faisant le parallèle entre la volonté de flicage des manifestant-es exprimée par certaines organisation de gôôôche, ils/elles posaient la question de savoir comment fallait-il légiférer par rapport aux « casseurs » d’ambiance.

Le Dimanche 1er était la plus grosse journée d’action, puisque c’était l’ouverture officielle du Sommet. Une série d’initiatives aveint été préparées au préalable par différents groupes sur les deux villages pour essayer de bloquer le sommet au maximum. Entre autre, une série de blocages étaient prévus à Genève, Lausanne et Annemasse. Des ponts ont été bloqués à Genève, avec construction de barricades et petites échauffourées avec la police, de même à Lausanne, avec par contre une bavure policière assez impressionnante, où les flics ont volontairement tranché les cordes d’escalade à laquelle étaient accrochés deux militants de nationalité britannique qui étaient suspendus à un pont et qui se sont écrasés au sol.

L’un deux a été transporté dans un état alarmant à l’hôpital avec deux fractures (jambe, colonne vertébrale). Après avoir nié, la police vaudoise a fini par reconnaître « l’accident ».
A Annemasse environ 3000 activistes ont tenu 8 heures sous un déluge incessant de lacrymogènes, heureusement vite détournées par le vent. On peut penser que ces barrages ont un un effet sur la tenue du G8, notamment en bloquant les traducteurs et une partie des journalistes, ce qui a eu pour effet de retarder officiellement l’ouverture du sommet.

A Lausanne une manif, pourtant déclarée illégale a eu lieu, avec un un bloc pink & silver et un black bloc. Rapidement, après une série d’actions ciblées, les groupes ont été séparés par la police, puis reconduits à coups de grenades lacrymogènes jusqu’au camp de La Bourdonnette où des hélicoptères lançaient eux aussi des grenades lacrymogènes à l’intérieur du camp !! Les CRS ont ensuite encerclé le camp en faisant des incursions régulières pour arrêter tout le monde par paquet de 10. Au total entre 200 et 300 personnes ont été interpellées à ce moment-là, et pour la plupart elles ont été relâchées dans la nuit suivante, une fois leur identité contrôlée.

Un communiqué de participant-es au pink & silver block et au black bloc est sorti et remet pas mal de choses à leur place, sans en reproduire l’intégralité, au vu des réactions de certains groupes, il faut revenir rapidement sur la définition de ces deux blocs, même si cela paraît certainement fastidieux, l’un est « basé sur une résistance festive, rythmée et colorée (...), elle se veut offensive, mais dans des rapports de force souvent inégalitaires, ne court pas systématiquement à la confrontation directe et la montée en pression (...) le pink bloc se retrouve dans le slogan »si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révolution (...), il se base sur un ensemble de groupes affinitaires : samba, créateur-euses de barricades, danseur-euses ...« . Le black bloc, lui est »constitué de personnes masquées et habillées en noir pour empêcher l’identification et la répression policière. Il se base sur des tactiques offensives de blocage, barricades, enfoncement des cordons policiers et création de dommages économiques".. Le Critical Mass est un cortège rassemblant un grand nombre de personnes à vélo ou d’autres moyens de locomotion non-polluants en prenant toute la largeur de la route.

Étant donné le nombre d’inepties annonées par nombre de participant-es au contre-sommet, le communiqué rappelle aussi certaines choses importantes : « s’attaquer aux biens privés n’est en aucun cas de la violence gratuite, mais une tactique politique réfléchie. Ne pas se laisser faire par la police et répondre à ses attaques l’est aussi. Le black bloc ne s’attaque pas aux personnes. Quand bien même on juge qu’ériger une barricade, détruire un objet ou un bâtiment est violent, cette violence n’est en rien comparable avec celles qui se cachent derrière ces objets et bâtiments : la violence inouïe imposée chaque jour à des milliards de femmes, d’hommes ou d’animaux sur la planète par les institutions financières, étatiques et les entreprises capitalistes. Cette condamnation de la violence des casseur-euses est généralement propagée et entretenue, par des personnes privilégiées ayant accès à un niveau de consommation totalement dépendant de l’exploitation du reste du monde. Un niveau de consommation qu’elles ne sont absolument pas prêtes à remettre en cause, encore moins à voir quoi que ce soit venir perturber leur quotidien. C’est bel et bien parce que des gens ont mené des actions offensives et entraîné d’importants dommages financiers et politiques que des sommets ont été bloqués, fuient et se barricadent, ou que plus une ville ne veut les accueillir, et non pas grâce à de grands étalages d’organisations politiques, à une débauche de marches pacifistes et de conférences de presse. Même si le travail d’information est encore une fois extrêmement important et complémentaire des autres actions. Attac, trotskistes et consorts semblent conscients jusqu’à un certain point de leur absence totale de subversion et de créativité et sont même allés, à l’occasion de ce sommet d’Evian, jusqu’à s’arroger la pratique de camps d’actions issus de mouvements radicaux comme le No Border. Elles ont ainsi affiché hypocritement une autogestion à l’opposé de leurs pratiques d’organisation. On peut toujours espérer que les milliers de personnes ayant, par exemple, participé au Village Intergalactique (VIG), ne se soient pas laissées trop prendre à cette récupération et que de réelles pratiques d’autogestion demeurent et finissent par dépasser les leaders »..

Alors que les militant-es de Lausanne subissaient une répression féroce, le cortège « Rouge et Noir » de la CLAAAC et du VAAAG rejoignait à Genève le cortège suisse pour une manifestation unitaire rassemblant un centaine de milliers de personnes…sur un tronçon d’autoroute commun d’environ 1,5km.
Sécurisé au maximum le parcours de la manif ne laissait que peu de marge aux black blocs, qui n’ont eu qu’une malheureuse station BP à se mettre sous la dent (avec redistribution de la nourriture et des boissons aux manifestant-es). L’importance numérique du cortège « Rouge et Noir » était finalement le principal intérêt de la journée, obligeant les médias à en parler et à en publier des photos. (on a souvent entendu le slogan « Médias partout, Info Nulle Part » en présence des journalistes de télévision).
A la séparation des deux cortèges, la partie française s’en est retournée tranquillement jusqu’au VAAAG après quelques négociations avec les forces de police, et la partie suisse a continué en manif dans Genève, avec le début d’une suite ininterrompue d’émeutes et d’exactions policières. Notamment dans le quartier de l’Usine où des policiers en civil, cagoulés ou masqués, arborant un simple brassard orange ont investi l’espace alternatif, de façon assez brutale, procédant à 13 arrestations et blessant légèrement 2 personnes. La Conseillère d’Etat, Micheline Spoerri attribuant la casse aux milieux proches de l’Usine, ce que le lieu a formellement démenti. A partir de ce moment les équipes légales des différents villages n’ont cessé de dénoncer des brutalités et des outre-passements de droit des forces de police.

Dans la soirée une manifestation partie des deux villages français s’est rendue dans le centre-ville d’Annemasse en solidarité avec les inculpé-es de Lausanne et d’ailleurs, pour faire partager un repas aux habitants de la ville et faire une AG publique en face de la Mairie.

Le Lundi 02/06, à l’initiative d’A-Seed, une action était organisée devant le siège de l’OMC à Genève pour protester contre la privatisation de l’eau, des tentatives de jonction avec la manif anti-répression de 18h00 ont donné lieu à de nouveaux affrontements et de nouvelles arrestations, affrontements qui se sont poursuivis jusque dans la nuit du 03 au 04 Juin, sachant que le Mardi 03, M.Spoerri a donné carte blanche à la police genevoise, qui se plaignait d’être entravée dans son travail (suite à l’intervention de certains députés lors de certains affrontements) et qui exigeait des garanties avant d’intervenir à nouveau. Ce qui signifie en substance qu’elle n’excluait pas l’usage de balles réelles contre les manifestant-es...

Sur la journée du 03 les équipes Légales suisses ont eu connaissance d’au moins 25 cas de personnes blessées par des policiers le plus fréquemment en civil.
Elles ont aussi été victimes harcèlement, de coups, de confiscation de matériel (films, pellicules) en-dehors de toute légalité.

A l’heure actuelle le bilan juridique de cette semaine d’actions n’est pas encore tout à fait clair, même si l’on sait que plusieurs personnes seront jugées pour violence sur AFP, outrages, participation à une émeute etc...

Il est primordial de ne pas s’arrêter maintenant et de porter attention aux personnes qui auront des procès dans l’avenir, l’autogestion doit aller jusque là.

En marge de tout ça, même si dans l’ensemble l’expérience du VAAAG a été une réussite,on peut y apporter les mêmes bémols qu’au campement No Border, problèmes de spécialisation, manque de communication interne, prises de décisions laborieuses... accentuées par l’effet « contre-sommet » qui amène malheureusement son lot de « touristes », consommateurs ahuris comme pourraient l’être n’importe quel pékin dans un festival rock d’été. Par exemple, la communication avec certains sound-systems techno a été assez difficile, comme il a été difficile de leur faire comprendre que nous n’étions pas exactement dans une free-party,mais dansun endroit où des gens mènent des actions politiques qui nécessitent parfois de…dormir. Certain-es ont aussi regretté un manque de réactivité et d’offensivité lors de la journée du Dimanche, surtout en rapport avec le traitement réservé aux militant-es basé-es à Lausanne.

Compte-rendu non-exhaustif, basé sur des lectures, des rencontres et des expériences diverses

- http://www.indymédia.org/g8
- http://hns.samizdat.net
- indymedia ch/uk/italy
- http://www.noborder.org
- NUMERO ZERO
- http://www.claacg8.org

P.-S.

LA FRANCE PUE 05/06/2003

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