En prison une personne meurt en moyenne tous les deux ou trois jours, notamment par suicide, qui sont beaucoup plus nombreux qu’à l’extérieur, mais aussi par manque de soins, par négligence ou faute de la part de l’administration pénitentiaire... quand il ne s’agit pas de « mort suspecte », terme évasif pour évoquer les fortes suspicions qu’un détenu a été tué par des surveillants pénitentiaire.
Rappelons notamment Sofiane Mostefaoui, qui se serait soit-disant pendu le 11 mars 2013, 15 jours avant sa sortie à Corbas (Lyon) ; Jaouad, mort le 14 avril 2018 au mitard de Seysses ( Toulouse) ; Sambaly Diabaté, qui trouve la mort « après une violente altercation avec les surveillants » (!!!) de de la centrale de St-Martin-de-Ré le 9 août 2016...
A la maison d’arrêt de la Talaudière également, des personnes ont perdu la vie pendant leur incarcération, et l’administration pénitentiaire en porte une part de responsabilité.
Mustapha Zeguili est mort le 11 juillet 1980 à 19 ans. Il était en détention provisoire depuis 2 mois. Sa famille le retrouve mort, à l’hôpital, le corps couvert d’hématomes et de pansements.
Le 3 juin 2003, Hamid Khlafa est trouvé mort dans sa cellule, égorgé et les veines des bras entaillées. Sa famille n’a pas été prévenue officiellement, et apprend sa mort par des rumeurs. Elle ne croit pas à la thèse du suicide, et demande la vérité sur ce qu’il s’est passé.
Le 17 octobre 2004, un détenu de 28 ans est mort seul dans sa cellule, d’après les médecins d’une hémorragie interne liée à un ulcère. Il demandait des soins depuis plusieurs jours. Une information judiciaire pour homicide involontaire contre X est ouverte.
Le 19 février 2017, un détenu qui purgeait une peine de 3 mois se suicide dans sa cellule. Sa famille dépose une plainte contre la prison et le SPIP pour non assistance à personne en danger, expliquant qu’ils étaient très inquiets de l’état de leur proche et avaient alerté l’administration en vain à de nombreuses reprises.
Le 24 février 2020, une détenue meurt, apparemment tuée par sa codétenue présentée comme « fragile psychologiquement ». Pourquoi l’administration pénitentiaire les a incarcérées dans la même cellule ? L’encellulement individuel est un droit théorique, mais la surpopulation est toujours la triste réalité. La promiscuité imposée et les tensions du quotidien peuvent générer des drames même chez les personnes qui vivent plus confortablement, le confinement en a donné un faible aperçu...
D’autres personnes encore ont perdu la vie dans les cellules de la Talaudière. Partageons les infos que nous avons pour qu’elles ne soient pas oubliées.
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