Cette année la biennale du design qu’organisent la cité du design et la mairie de Saint Étienne a pour thème « l’inclusion ». La commissaire d’exposition déclare même « qu’il y aura un siège à la table pour tout le monde », et pourtant…
Cette année encore des dizaines de personnes ont passé l’hiver à la rue dans une ville où il y a environ 13 000 logements vacants.
Parce qu’à la préfecture les délais de traitement des dossiers de titre de séjour s’allongent (3 ans dans certains cas pour un simple récépissé de dépôt de dossier), les personnes en attente n’ont d’autre solution pour survivre que de trouver des hébergements précaires là ou elles peuvent.
D’ici deux semaines les places d’hébergements d’urgence que le 115 ouvre en hiver seront fermés, grossissant encore un peu plus le nombre de laisser-pour-compte dans les rues de notre ville. Cet hiver l’acharnement de la part des pouvoirs publics envers les sans-abris et les mal-logé·es n’a pas fait défaut. En novembre le préfet de la Loire ordonnait la coupure de l’électricité dans une maison occupée par une femme et ses 5 enfants ainsi qu’un couple avec un bébé boulevard Jules Janin. Puis le 6 mars les forces de l’ordre expulsent et ne proposent aucune solution de relogement pour toutes ces personnes fragiles. Cette semaine, celle-là même qui verra l’ouverture de la « biennale de l’inclusion », un des plus gros squat de précaires et de migrantes va se faire expulser. La trentaine de personnes qui habitent la-dite « maison bleue », de tous ages et de toutes origines n’ont, à l’heure actuelle, reçu aucune proposition pour la suite.
Alors que pendant un mois tous les deux ans, la ville offre au monde une vitrine attractive à ses invités internationaux, à coup de dizaines de milliers d’euros, de petits fours et de beaux discours, rien n’est fait pour accueillir des personnes qui en ont besoin les 23 mois restant.
Accueil digne pour les personnes migrantes, solidarité avec les plus fragiles d’entre nous, gratuité des transports et des produits de première nécessité, réquisition de logements vacants, etc des solutions existent pour qui en a le courage politique !
C’est pour alerter les puissants de notre ville que nous sommes ce soir à l’inauguration de la biennale du design avec notre rage contre cette mascarade.
Alors Madame Lisa White, Me, you, nous, et eux ?
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