Qui sommes-nous ?
Des éditeurs qui acceptent de vivre en grande partie dans la précarité, par nécessité, passion, engagement philosophique.
Pendant que nous nous efforçons avec peu de moyens d’être des passeurs d’imaginaire, d’idées, de mots, susceptibles de découverte, de connaissance, de poésie, d’indignation… d’autres – des financiers – ont bien compris que le livre, avec ce qu’il représente d’émotions, peut avoir une valeur marchande avec laquelle il est possible de faire du profit.
L’industrie du livre aux mains de ces groupes financiers pratique les recettes habituelles de monopole de distribution et de vente, de réseau médiatique et de déferlement publicitaire, et fait perdre ainsi le rôle essentiel du livre : son lien social, son rôle d’émancipation culturelle.
Bien sûr ces profits faits sur le livre passent par l’exploitation des salariés de ces groupes, sous-traitants et collaborateurs qui, eux, ont le plus souvent gardé l’amour du livre, permettant ainsi, sans en être conscients, de présenter l’industrie du livre sous un visage pseudo culturel.
Mais, de fait aujourd’hui la valeur d’un livre est uniquement fonction de son retour sur investissement et non de son contenu.
Bien sûr beaucoup d’entre nous, éditeurs indépendants, sont embarqués dans cet engrenage de vente à tout prix par la simple obligation d’être présents pour nos lecteurs dans les points de vente, qu’ils soient matériels ou immatériels.
Mais nous, éditeurs indépendants présents aux Blancs Manteaux du 16 au 18 novembre, nous ne pouvons nous résoudre à une démocratisation de la culture qui se fait par le bas avec un appauvrissement et une uniformisation des idées, voire des cerveaux, par le flux d’informations numériques et de simples clics sous le contrôle de firmes internationales.
Nous, éditeurs indépendants, tenons à ce que nos livres soient avant tout un lien social et poétique avec le lecteur. Même dans ces plus simples aspects de plaisir et de divertissement, nous tenons à ce que nos livres restent entourés de l’Humain.
Nous, éditeurs indépendants, rejetons consciemment ou inconsciemment, de par notre obstination à faire des livres papier, le modèle de société que l’on nous propose entre écrans et grandes surfaces sous le contrôle de big brother.
Bien sûr les éditeurs indépendants ne sont pas les seuls à défendre les valeurs que porte le livre, nous pensons à certains libraires, bibliothécaires, voire imprimeurs, mais avant tout aux lecteurs que nous invitons à nous rejoindre ces 16, 17 et 18 novembre pour prouver qu’un autre monde est possible.
Gérard CHERBONNIER
Président de l’association des éditeurs indépendants
Directeur des éditions du Petit Pavé
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