Voilà plusieurs semaines que les travailleurs et le peuple colombiens se sont soulevés et sont descendus par dizaines de milliers dans les rues. Depuis le 28 avril, dans toutes les régions du pays, tant dans les grandes villes que dans les zones rurales, travailleurs, étudiants, organisations des peuples autochtones ont organisé grèves, manifestations et rassemblements massifs pour revendiquer le retrait du projet de réforme fiscale du gouvernement du président Iván Duque.
Une réforme dont l’objectif était de faire payer la crise économique et la mauvaise gestion du pays aux couches populaires tout en épargnant une nouvelle fois les privilèges de la bourgeoisie. Mais si cette réforme a été le détonateur, la force de la mobilisation populaire exprime aujourd’hui le rejet profond de toute une politique fondée sur l’accroissement des inégalités, la violence et la corruption. La lutte du peuple colombien se poursuit et s’amplifie, notamment pour défendre le système de santé publique ou le Code du Travail, et pour exiger la chute du président d’extrême-droite et de son régime capitaliste néolibéral.
Par leur détermination, les Colombiens ont déjà contraint le président Duque à retirer sa réforme et conduit à la démission le ministre des Finances, Alberto Carrasquilla.
Face à cette victoire conquise de haute lutte et à la mobilisation massive du peuple colombien qui ne fléchit pas, le gouvernement aux abois, a décidé d’utiliser la répression et la terreur pour maintenir sa domination.
La répression policière est brutale et l’armée a été déployée dans les rues des grandes villes du pays. Les forces militaires et policières multiplient les exactions et les crimes contre la population. Elles sont soutenues localement par des milices fascistes paramilitaires qui appuient leur sale besogne.
Après douze jours de manifestations, on compte aujourd’hui plus de 1500 blessés, plus d’une trentaine de morts, plusieurs centaines de personnes torturées, arrêtées ou disparues. Plusieurs dizaines de femmes ont également été la cible de viols et de violences sexuelles.
Le gouvernement colombien est directement soutenue par les puissances impérialistes occidentales. La France et l’Union européenne notamment doivent cesser de soutenir le gouvernement colombien d’extrême-droite, héritier direct de la « guerre sale » contre les mouvements populaires et démocratiques. Un gouvernement responsable des morts de ces derniers jours, mais aussi de l’assassinat de centaines de leaders syndicaux et de signataires des Accords de paix depuis sa prise de fonction, en particulier d’anciens responsables des FARC.
Solidarité internationaliste avec la lutte héroïque des travailleurs et du peuple colombiens !
Stop à la répression criminelle !
Duque démission !
Stop à la complicité des puissances impérialistes avec le gouvernement fasciste colombien !
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