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Publié le 13 mai 2016 | Maj le 31 mai 2016 | 1 complément

Communiqué inter-organisations suite aux événements du jeudi 12 mai 2016


Communiqué inter-organisations suite aux événements du jeudi 12 mai 2016

Face à un enjeu politique sans précédent que représente la casse du Code du Travail, c’est 150 ans d’acquis sociaux qui sont piétinés par un gouvernement inféodé aux ordres du Capital et du patronat

L’arme absolue est alors brandie : le 49-3. Si ce dernier apparaît bien dans la constitution, il n’en apparaît pas moins d’une violence inouïe de la part d’un gouvernement qui se dit de gauche. Cette violence est ressentie par beaucoup comme un totalitarisme inacceptable.

Prenons garde que si ces dérives devaient perdurer, cela laisserait le champ libre à une extrême droite prête à ouvrir en grand la porte d’une dictature pour museler le peuple. Aujourd’hui, c’est bien ce même peuple qui peut et doit reprendre le pouvoir.

La réaction est à la hauteur de l’écœurement d’une population qui refuse le diktat à plus de 75% et la mobilisation spontanée du 10 mai en est l’illustration. Le peuple ulcéré a fait du 12 mai une réussite après l’annonce du vote de la loi et sa présence devant les deux permanences des députés socialistes Régis Juanico et Jean-Louis Gagnaire se voulait déterminé pour leur rappeler de qui ils tenaient leur mandat.

NI CASSEURS NI VOYOUS !

Mais des manifestants déterminés à faire entendre leur colère malgré les provocations de la BAC infiltrant les manifestations. C’est bien leur détermination et leur sens des responsabilités qui a permis que ces « provocateurs » soient sortis des rangs de la manifestation. Cette attitude est d’autant plus irresponsable de la part des forces de l’ordre que la veille, le préfet en personne, devant la CGT, affirmait sa volonté d’apaisement. Alors nous le redisons haut et fort : qui est irresponsable ?

MAIS EN COLÈRE ET DÉTERMINÉS !

Comment en vouloir à cette jeunesse désespérée a qui ce gouvernement enlève toute perspective d’avenir, de montrer à travers une action symbolique, tant sa colère que sa détermination. Encore une fois, tout se serait bien passé sans l’intervention policière d’une brutalité gratuite en cognant cette jeunesse pour un déploiement de banderole au balcon de la permanence de Jean-Louis Gagnaire, qui nous le rappelons a soutenu le 49-3 et la loi travail. Comment appeler un État qui frappe sur sa jeunesse et qui piétine la démocratie ?

Nous tenons à rappeler que l’action a été symbolique et qu’aucune dégradation de la permanence n’a été faite. Cependant, la répression a été disproportionnée face à un appel à l’aide d’une jeunesse désanchantée. En effet, quatre de nos camarades ont été arrêtés alors qu’ils déployaient pacifiquement une banderole condamnant les trahisons du député JeanLouis Gagnaire. La police, déjà présente sur les lieux de la permanence, a laissé l’acte se commettre pour ensuite interpeller les quatre jeunes, armes en joue pointées sur leur tête. Ensuite, plusieurs violences physiques et des menaces de mort ont été commises par les « gardiens de la paix » à l’égard de nos camarades.

Au même moment, dans la rue, les manifestants ont repoussé une horde de CRS - matraques, gazeuses et boucliers aux poings - alors que le peuple protestait contre ces excès de zèle de la part de la BAC. Alors qu’à Saint-Étienne, aucune casse n’a été faite depuis le début du mouvement, les réactions de la police laissent supposer une volonté de provocation.

Les sanctions juridiques face a cet acte de résistance peuvent être lourdes. Nous affirmons notre soutien indéfectible aux quatre jeunes poursuivis pour un acte politique symbolique fort dénonçant la dérive totalitaire de notre gouvernement.

N’attendons plus et agissons tout de suite. Tous dans la rue le 17 et le 19 mai car ni casseurs ni voyous mais en colère et déterminés pour faire retirer cette loi et redonner le pouvoir au peuple !

Premiers signataires :

  • Organisation de Solidarité Étudiante (OSE)
  • Union des Étudiants Communistes 42 et Union des Étudiants Communistes (organisation nationale - UEC)
  • Union Locale CGT de Saint-Étienne et CGT 42
  • Jeunes Communistes 42 et le Mouvement Jeunes Communistes de France (organisation nationale – MJCF)
  • Ensemble ! 42
  • Parti Communiste Français 42 (PCF)
  • Loi Travail : Non Merci 42
  • Comité des Intermittents Précaires (CIP)
  • Union Nationale des Étudiants de France 42 (UNEF)
  • #OnPeutVivreMieux
  • Réseau Citoyen
  • Collectif Truc-Machin
  • Confédération Nationale du Travail 42 (CNT)
  • Union Nationale Lycéenne 42 (UNL)
  • Parti de Gauche 42 (PG)
  • Comité Antifasciste Saint-Étienne
  • Collectif pour la solidarité entre les peuples et contre les guerres impérialistes
  • Fédération Syndicale Unitaire 42 (FSU) }

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1 complément

  • Quelques remarques suite à la lecture de ce communiqué, tant sur les affirmations qui y sont faites, que sur les idées que cela sous tend.

    Etant donné le déroulé de la manif, à quoi fait référence l’expression « les provocations de la BAC infiltrant les manifestations » ?
    La BAC a toujours suivi / escorté les manifestations quand elle est en possibilité de le faire, c’est pour ca qu’elle est là , c’est son boulot.
    A quelles provocations ce texte fait référence ?
    Y aurait-il un comportement acceptable de la police et un qui ne le serait pas ?
    Y aurait-il des moments où l’on pourrait trouver normale la présence de la police et s’en réjouir ?

    Durant cette manif, on peut choisir de dire que le « sens des responsabilités » des manifestants a permis de sortir les « provocateurs » de la BAC.
    Mais on peut dire aussi que les flics ont été repoussés de la manifestation parce qu’ils n’y avaient pas leur place, tout simplement parce qu’ils sont des flics, et pas de « provocateurs ».
    Leur mission, leur boulot ( au service du pouvoir, évidemment) est de surveiller et réprimer la manifestation. Notre volonté est de manifester, d’exprimer notre colère, si possible en échappant à la répression. Partant de là , évidemment nous sommes dans des positions antagonistes.

    Le préfet peut bien exprimer devant la CGT sa « volonté d’apaisement », il reste le chef des flics et le petit chien de l’Etat, et les flics sont là pour faire appliquer la loi qui brise chaque jour des centaines, milliers de personnes ( et pas que des manifestant-es, et pas que les jours de mouvement social ).
    Pourquoi mettre tellement en avant le fait que le déploiement de banderole a été symbolique et qu’aucune dégradation de la permanence n’a été faite ?
    Est ce qu’une action n’est valable et soutenue que lorsqu’elle est symbolique et ne dégrade rien ?
    Et dans le cas contraire ca veut dire que les personnes qui sont accusées d’avoir commis les faits de dégradation n’auront de soutien de personne ?
    C’est pourtant le boulot des juges et des flics de dire qui a fait quoi et de punir ou moraliser les personnes qui sont accusées ( à tort ou à raison) d’avoir enfreint la loi, commis telle dégradation, pas celui des manifestant-es...

    Entre nous, qu’est ce que ca peut nous faire si des banques, des permanences du PS, des voitures de luxe, etc sont attaquées ? Qui se reconnait dans la joie de ces attaques ? Qui se reconnait dans les pertes occasionnées ? Ca en dit long !
    Qui va venir pleurer pour la porte de la permanence de Gagnère qui serait ( ou pas) dégradée ?
    Qu’est ce que ca veut dire que la réaction de la police serait « disproportionnée » alors qu’à Saint Etienne il n’y a « pas eu de casse », que les manifestant ne sont « ni voyous ni casseurs » ?
    Ca veut dire que si les gens se font défoncer par des flics à Paris, à Rennes, à Grenoble, à Lyon, à Montpellier, etc, partout ailleurs où il y a eu « de la casse », là par contre c’est normal et c’est proportionné et bien fait pour eux ?
    Et que les manifestant-es d’autres villes devraient prendre exemple sur Saint Etienne parce que c’est comme ca qu’il faut manifester ?

    Autre chose. Pourquoi un flic qui met un coup de matraque dans la tête d’un-e manifestant-e ca serait plus grave qu’un flic qui met un coup de matraque dans la tête de n’importe qui d’autre ( voyou ou pas), comme ils le font régulièrement dans l’indifférence générale ?
    Flics, porcs, assasins c’est pas juste de la poésie, ca parle de ce qu’ils sont, tout le temps ( parce qu’ils incarnent le pouvoir et l’Etat).

    Pour finir, la gauche n’est pas composée de « traitres » qui auraient trahi je ne sais pas quoi, elle est composée de gauchistes, qui sont fidèles à eux mêmes depuis des années, et à qui on peut aussi reprocher beaucoup d’autres choses que de « favoriser l’extrême droite ».

    A celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans ce « communiqué inter-organisations », réjouissons nous d’arriver à virer ( parfois) les flics de cortèges, à faire ( parfois) reculer des CRS, à investir ( parfois) des permanences, à balancer ( parfois) des oeufs de peintures sur des édifices puants, et soyons solidaires ensemble sans se cacher derrière des argumentaires qui ne sont pas les notres, en continuant le chemin de la contestation...

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