Pourquoi peindre les murs de la ville ?
La loi Travail, nous n’en voulons pas. A vrai dire, beaucoup sont ceux que ce travail-là n’intéresse plus. Et ce monde-là , pas vraiment non plus. Alors nous peignons, nous décorons les murs de cette ville et plus particulièrement ceux, très laids, des agences de banques, de supermarchés, de magasins de sport, de publicités, de propagande de l’UEFA… Car ces choses-là portent sur elles un message éminemment politique, qu’on a tendance à oublier et à accepter comme fait établi… Comme la normalité : la ville serait faite pour consommer, pour se divertir, se laver le cerveau à coups de compétitions sportives corrompues. La banque, le supermarché, la pub, le foot-spectacle nous enchaînent à cette réalité. Alors nous les repeignons, nous leur imprimons notre message, et nous prenons (temporairement) le pouvoir sur le réel.
Mais, comme cela est bien dit ici, si nous en avions le temps (un peu plus long qu’un tag), nous les démolirions pour y reconstruire à la place les lieux de nos désirs : désirs de beauté, de commun, de poésie, d’égalité, de vie. Notre peinture est l’expression élémentaire de notre envie de vie libre.
Tenons-nous ensemble
Et cela se fait au milieu de ce cortège bigarré, baillonné-masqué de mille couleurs (All Colors Are Beautiful). Car jeunes, vieux, lycéen-nes, précaires, salarié-e-s, mamies, punks, fonctionnaires, retraité-e-s, syndiqué-e-s, cocos, anars, se tiennent dans cette ville ensemble pour marcher et crier Sainté, debout, soulève-toi. Bien loin de l’image « d’un groupe de militants radicalisés qui parasitent la manifestation » (FR3 Rhône-Alpes). Nous sommes « ce peuple qui peut et doit reprendre le pouvoir » (lu dans le communiqué récent de nombreuses organisations locales). Car au fond on caresse tou-te-s cette envie : renverser ce qui nous bâillonne et vivre mieux, vivre libres. En l’exprimant à des degrés divers et par des modes d’action variés. Mais tout est nécessaire. Nous sommes tou-te-s nécessaires.
On marche unis et on doit continuer à le faire. A se protéger mutuellement. Masquons-nous contre la répression, anonymes, nous sommes tous plus forts. Tenons-nous compacts, chantons, soyons attentifs les uns et autres, bienveillants et solidaires. Partageons l’expérience de la lutte, et à l’occasion une bière au camion syndical. On peut trouver de bonnes idées ici : article sur l’unité de la lutte à Rennes (même si à chaque ville, une situation locale différente…).
Et comme cela est bien dit ici, attention au message que l’on reprend : « casseur » n’est qu’un mot-propagande de ce pouvoir effrayé par le peuple, et des médias qui le reprennent à l’envi. Non, ne tombons pas dans ce piège. Il n’a pas de bon ou de mauvais manifestant, que des gens qui luttent. La CGT entre autres le chante à chaque fois : « tout est à nous ». Que nous laisseront-ils prendre ? Rien. Et que voulons-nous ? Nous voulons tout. Alors prenons-le ensemble.
La police ne devrait pas être notre cible, mais elle est en travers de notre chemin
Excellente initiative que celle de tenir la police hors de nos manifs. Car ils n’ont rien à y faire. Alors oui, sortons la BAC, réagissons unis à toute nouvelle attaque telle que celle du 12/05. Nous ne voudrions pas faire de la police notre cible, si seulement ils arrêtaient d’être sur le chemin de notre volonté. Notre volonté est celle de prendre le pouvoir et de nous donner nos lois.
Alors oui, peut-être que si « tout le monde déteste la police », c’est parce que son principal travail c’est bien celui-là : effrayer, réprimer, et cibler plus violemment encore ceux qui ne rentrent pas dans les cadres de la loi Étatique et capitaliste, jusqu’à frapper voire tuer. D’ailleurs dire « violence policière » n’est jamais qu’un pléonasme, non ?
Bref, nous ne nous focaliserons pas sur la police et sa répression. Notre lutte est plus forte, notre envie de victoire n’a jamais été si grande, nous vivons des temps magnifiques. Tou-tes ensemble demain et après, dans la rue, dans la grève, dans l’occupation, dans la vie !
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