Ce régime de détention spécial, réservé aux « cas » censés être les plus dangereux, les plus susceptibles d’évasion ou de rébellion, a été appliqué aux deux jeunes gens. Il faut dire que le classement DPS est automatique pour les affaires de « terrorisme ».
En utilisant donc la qualification de « terrorisme », rendue possible par une dilution irrationnelle et perverse du sens des mots et l’interprétation policière des actes présumés, l’appareil sadique-répressif a pu garder à vue les jeunes gens pendant 96 heures ; les déporter dans les camps de concentration de la Santé et de Fleury-Mérogis en dépit d’un dossier « sans preuve formelle », ainsi que l’avoue l’accusation ; les classer « DPS ».
Le détenu inscrit au fichier D.P.S. se voit appliquer des mesures de sécurité
particulières, mais variables selon les établissements. Les fouilles, les transferts et les contacts avec l’extérieur seront strictement surveillés. Ceci entraînant des contraintes pour le prisonnier et bien souvent pour sa famille. La famille déjà pénalisée par l’éloignement du lieu d’incarcération du détenu, conséquence de la centralisation des instructions à Paris, ne pourra effectuer ses visites au parloir que dans des conditions particulières. Les détenus particulièrement signalés- surveillés- n’ayant pas le droit de communiquer entre eux, ne peuvent donc se rencontrer au parloir ni sur le trajet pour y aller ce qui réduit d’autant les disponibilités d’attribution des heures de visites.
A ce stade d’hypocrisie, de manipulation, où l’institution qui porte le nom de « justice » (sombre ironie) agit de concert avec la police, on tremble de rage.
La bêtise des procédures automatiques apparaît dans sa lénifiante horreur. Comme si Yldune et Julien, présumés innocents de faits pour lesquels aucune « preuve formelle » n’existe, étaient susceptibles de s’échapper, comme s’ils étaient des « terroristes ».
L’appareil répressif, incarné ici par les barbouzards de l’anti-terrorisme, continue sa construction paranoïaque du terrorisme, comme le montre le rapport d’enquête du SDAT (Sous Direction Anti-Terroriste) , dont voici les premiers mots :
J’ai l’honneur de vous rendre compte des investigations diligentées en exécution des réquisitions citées en référence et ayant permis d’identifier et de démanteler une structure clandestine anarcho-autonome basée sur le territoire national et se livrant à des opérations de déstabilisation de l’Etat par des actions violentes menées au cours des manifestations se tenant en marge de chacun des grands événements politiques ainsi que par des actions de sabotage des infrastructures de transport.
Une « structure clandestine » tellement clandestine qu’elle tenait l’épicerie du village et louait ses locaux au Maire, « se livrant à des actions de sabotage » (tant la volaille régimaire chie sur la présomption d’innocence).
Le classement DPS de Julien et Yldune participe de ce travail acharné à constituer des coupables pour rendre légitime l’horreur de la répression policière qui structure le régime actuel.
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La dernière tournure des évènements ici
Définition historique du sabotage en tant qu’outils de lutte
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