Contre les injonctions, la solidarité
La CNT éducation 42 a bien conscience de la situation intenable dans laquelle la fermeture des établissements scolaires a plongé de trop nombreuses familles et par conséquent, le caractère hypocrite de la fameuse « continuité pédagogique » chère à Blanquer : logements trop petits ou insalubres, manque de moyens de communication numériques, difficulté à faire la classe à des fratries parfois nombreuses, arrêt des cantines et de nombreux moyens de solidarités, harcèlement des forces répressives, isolement, perte de revenu notamment pour les plus précaires, le confinement a viré à la galère pour les plus pauvres, les plus fragiles, les plus isolé.es, souvent des femmes. Nous n’oublions pas non plus que c’est le capitalisme, les politiques d’exclusion et le massacre ou la privatisation de tout ce qui ressemble à un service public, qu’il soit de santé ou non, qui est à l’origine de cette crise. On l’a vu avec Trump, Boris Jonhson, ainsi qu’en Suède et dans les Centres de Rétention Administrative et les prisons, le néolibéralisme n’a que faire de ces gens-là, et préférerait tabler sur quelques centaines de milliers de morts d’ « inutiles », de « bouffeurs de pensions » et de malades et permettre à l’économie repartir de plus belle, allégée de ces « poids morts ». C’est là une logique que l’on a vue à l’œuvre tout au long des 19e et 20e siècles, nous ne verserons jamais assez de sang à leurs yeux. Quant au sinistre Blanquer, il voit dans cette crise une nouvelle occasion de mettre en œuvre une conception néolibérale de l’éducation, technophile et excluante.
Nos vies valent plus que leurs profits ! En l’absence de concertation et de réflexion préalable, et dans l’attente de consignes floues et contradictoires, nous appelons les parents d’élèves, les personnels municipaux et de l’éducation nationale à se réunir en AG, dans les établissements et écoles, dans le respect de la sécurité de chacun.e. C’est à nous de fixer les conditions de la reprise, à nous de décider de quand et comment nous reprendrons la classe. En attendant,
- Nous exigeons que soient rendues publiques les études et projections qui ont motivé cette date du 11 mai, afin de vérifier par nous-même son bien-fondé.
- Nous exigeons masques, tests, gants, ainsi que l’aménagement des locaux afin de maintenir une distance nécessaire entre élèves et le lavement des mains régulier.
- Nous exigeons des groupes restreints et une liberté totale quant à l’organisation des enseignements,
- Nous appelons élèves, parents et personnels à faire jouer leur droit de retrait et/ou de grève dans le cas où les conditions de sûreté sanitaire ne seraient pas réunies.
- Nous exigeons l’annulation du bac et de tous les examens afin que les élèves et leurs professeurs puissent se concentrer sur l’essentiel, à savoir débattre et décider du monde et de l’éducation qu’elleux veulent, dès aujourd’hui.
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