« Travaille, consomme et ferme ta gueule » semble être la phrase du moment. On la voit écrite sur les murs de nos villes, on l’entend résonner dans nos rues les jours de manif. Et, c’est vrai, noël n’a encore pas été annulé cette année, la plupart des commerces sont de nouveau ouverts et les décorations sont de sortie. Les lois sécuritaires et liberticides s’enchaînent à un tel rythme qu’on ne sait plus contre laquelle lutter en priorité : loi « sécurité globale », loi « contre les séparatismes », loi « de programmation de la recherche »... Pendant ce temps, on nous dit que « le travail c’est la santé », on fait comme si le virus ne se transmettait que dans des temps de « loisirs » en dénonçant les regroupements festifs et en encourageant les déplacements pour aller au turbin. Le spectre du chômage et d’une nouvelle crise économique – peut-on encore parler de crises tant celles-ci s’enchaînent les unes aux autres ? – accentue la misère au travail et on sait définitivement que les « partenaires sociaux » ne sont pas de ce nouveau-monde.
L’équipe du Couac a observé, un peu dépassée par l’accélération du temps, ces phénomènes à différentes échelles durant le second confinement. Certain-e-s d’entre nous ne travaillaient pas et se sont pris la tête – au moins au début – sur le choix des motifs de leurs attestations. D’autres ont travaillé à des rythmes et des distances (de l’écran) variables suivant les secteurs d’activités et les formes d’emplois. En tous cas, nous avons tous et toutes charbonné.e.s bénévolement pour sortir ce nouveau numéro et on peut déjà vous annoncer qu’on va calmer notre rythme de travail pour ne sortir que deux numéros en 2021. Une manière d’approfondir nos enquêtes, de se laisser le temps pour la mise en page et les relectures, et d’accompagner les sorties de numéros par des événements publics et radiophoniques.
Dans ce numéro 11 on vous cause donc des galères du taf à Sainté et de sa précarité ("Uber Eats – la précarité comme levier", et "Despinasse – la fabrique à carcasses"). Le dossier traite également des statuts, de leurs effets ("Taffer en indé" et "Pour un nouveau partage de la valeur") et de leurs nouvelles modalités ("Toutes et tous télésurveillé.e.s").
Celles et ceux qui s’organisent pour faire face au vide ("Intermittent-e-s sans travail, pour une intermittence du travail") ou pour mettre des mots sur les maux ("La souffrance au travail – une réalité occultée") témoignent aussi.
Quelques brèves anti-travail, les habituels mots-croisés, l’actu de l’université ou les automnales nouvelles de la métropole des chômeureuses ponctuent ce numéro 11.
On vous souhaite une bonne lecture et on vous retrouve avec le numéro 12 dans les cortèges de la prochaine fête des travailleureuses.
D’ici-là, attention au burn-out.
Le numéro est disponible à prix libre dans quelques lieux de Saint-Étienne (librairies Lune et l’Autre et l’Étrange Rendez-vous, brasserie stéphanoise, Terroir, Atelier des Arts du Forez, etc.) et à retrouver à la criée en manif et sur les marchés.
Les numéros précédents peuvent être lus ici :
https://lenumerozero.info/COUAC
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