Neuf familles étaient à la rue en cette fin d’été. Les autorités ont daigné héberger une famille dont la maman venait d’accoucher. Peu de temps après, sur plainte de la mairie pour occupation illicite d’un terrain, la police demande aux huit familles restantes de quitter les lieux – bien sûr sans aucune proposition d’hébergement. Nous arrivons à faire déplacer une journaliste de France 3 local qui vient faire des images et des interviews… que nous ne verrons jamais. Un ami arrive néanmoins à faire venir un journaliste de la tribune locale qui publiera un bref article.
Les familles sans solution, ne sachant plus à qui s’adresser, sont allées frapper à la porte de la préfecture. Une vingtaine de bambins et autant d’adultes qui se déplacent en groupe dans le centre ville de Saint-Étienne, c’est très mauvais pour l’image de la ville... Une délégation du collectif « Agir Ensemble » sera finalement reçue en préfecture par le directeur de cabinet du préfet et par le directeur de la Direction Département de la Cohésion Sociale (DDCS). Une deuxième famille – dont dont la maman est enceinte de huit mois ! – obtient alors un hébergement. Pas de chance en revanche pour une autre famille la mère n’est enceinte que de cinq mois, pas de chance n’ont plus pour celle qui a un nourrisson de quatre mois, pas de chance pour toutes les autres non plus.... Elles n’ont qu’à attendre le plan hiver, là le risque vital est en jeu et les autorités ouvriront un gymnase début novembre si les températures passent en dessous de zéro. Sinon il faudra attendre décembre. Le directeur de la DDCS annonce bien qu’un temps important du prochain comité de pilotage [faisant suite à un projet mis en place pour quatre familles à la rue l’an dernier] sera en partie consacré à ces familles, tout en disant qu’elles ont vocation à retourner dans leur pays.
La situation dans laquelle les autorités laissent ces familles est désastreuse, elles dorment sous des tentes de fortune qui prennent l’eau après chaque averse, il n’y a bien sûr ni eau, ni électricité, ni sanitaire. Dans ces conditions vous comprendrez, que bien que tous inscrits à l’école, les enfants n’y sont pas aussi assidus que leurs autres petits camarades stéphanois. Nous pouvons parler de droit à l’éducation bafoué dans cette ville qui a obtenu le label "Ville amie des enfants".
Nous vous écrivons parce que ces familles désirent que la situation dans laquelle les autorités les abandonnent soit divulguée au grand public. Qui en effet peut accepter que l’on traite nos semblables de la sorte ? C’est un cri de désespoir qu’ils poussent car ils ne retourneront pas vivre en Roumanie et ici, une à une, toutes les portes se referment.
Pour Agir Ensemble
Yves Scanu
Tel du collectif : 07 86 54 12 87
Facebook : https://www.facebook.com/Agir-Ensem...
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