Rappel des faits du jeudi 12 avril 2007 à Saint-Étienne :
Vers 23h, Ramon, rentrait chez lui à pied lorsqu’à l’arrêt du tramway de la faculté de lettre, il est témoin, avec de nombreux badauds, d’une arrestation policière particulièrement indigne :
un homme, la soixantaine, était fermement tenu, malmené, rudoyé, à plat ventre par trois policiers. Manifestement de très modeste condition, vêtu d’un tee-shirt et d’un bas de survêtement usagé, avec de l’embonpoint, des signes de précarité sociale et économique, l’homme apparaissait pourtant comme très inoffensif. Il restait très calme, se laissant complètement faire, ne prononçant aucun mot, et grimaçant parfois en stigmates de la souffrance physique qui lui était occasionnée. Parmi les badauds, les commentaires allaient bon train, s’attristant sur la condition de ce « pauvre homme », contre la rudesse, le surdimensionnement des moyens employés.
Dégoûté par ce qu’il vient de voir, Ramon crie : « fascistes ! ».
Aussitôt, un contrôleur de la STAS le prend à parti et l’agresse verbalement, allant jusqu’au contact physique en le poussant avec les mains sur la poitrine. Le contrôleur l’injurie violemment et Ramon n’a pas le temps de placer un mot. Très vite, un policier s’interpose et ordonne à Ramon de « dégager ». Mais Ramon, impressionné par l’attitude agressive du policier et du contrôleur, n’obtempère pas. Il ne comprend pas pourquoi on lui demande de partir. Ramon n’a pas le temps de demander des explications que l’agent de police réitère son ordre en lui donnant des coups de tonfa sur les jambes et sur les bras. Puis rapidement, il se retrouve balayé, le visage plaqué sur le sol et menotté par derrière par l’agent de police. A ce moment, il a conscience d’une vive agitation autour de lui et remarque brièvement un policier courir avec une bombe lacrymogène à la main (la police dispersait-elle la foule des badauds ?). Ramon est ensuite emmené au commissariat et placé en garde à vue.
Précisons que Ramon, agent administratif à la ville de Saint Etienne et militant libertaire stéphanois, est connu comme quelqu’un de pacifique et de responsable.
A l’heure où l’on attend de chacun et chacune d’entre nous un comportement citoyen, une responsabilité civique, peut-on accepter que des personnes assermentées, « gardiens de la paix » ou bien contrôleurs des transports en commun, criminalisent les comportements citoyens ? Car la citoyenneté ne s’exerce pas uniquement dans les urnes.
Peut-on accepter que les agents de la force publique soient directement placés sous les ordres d’un contrôleur d’une société privée, la STAS en l’occurrence ?
Peut-on accepter que la Police, sous prétexte de faire régner l’ordre public, bénéficie d’un sentiment d’impunité qui l’autorise à violer la dignité et les droits élémentaires des individus ?
Toutes et tous devant le T.G.I de Saint Etienne le jeudi 26 avril 2007 à partir de 13h30, en solidarité avec Ramon et pour dire :
Non à la criminalisation de la citoyenneté.
Comité de Soutien à Ramon MOYA – souscription Témoins.
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